Gàncah bu naat, 2019
C’est durant une résidence du CALQ au Village des Arts de Dakar en 2019 qu’est née la série Gàncah bu naat* qu’on peut traduire par "L’essor de la flore".
Ayant pour point de départ une recherche photographique sur les derniers arbres qui "résistent" dans les villes du Sénégal, cette série interprète librement la diversité des relations entre les citadins et les arbres. Composée de diptyques et de triptyques, cette série en couleur fait résonner poétiquement une quinzaine de photographies prises lors de ma résidence avec des photographies du botaniste Jean Berhaut (1902-1977), tirées de son ouvrage Flore du Sénégal.
Au Sénégal, pays qui a pour emblème national le baobab, les arbres sont sacrés, dépositaires de cultures et de spiritualités. Pourtant ils sont au premier rang des victimes de l’urbanisation à marche forcée, de la bétonisation galopante, en particulier dans la région de Dakar. Les arbres sont tout à la fois pour les humains : poumons, parasols, matière première, source d’énergie, faire-valoir, mais aussi refuges comme, par exemple, ces arbres du jardin botanique du campus universitaire de Dakar où des étudiant-e-s viennent trouver la concentration et l’inspiration, à l’abri des turpitudes de la ville.
Gàncah bu naat rend hommage à la beauté et à la résilience des arbres, en invitant les spectateurs et spectatrices à se projeter dans un univers onirique où se tissent de subtiles harmonies entre les formes et les couleurs du monde des vivants.
Ce projet a été présenté au Belvédère des Deux-Rivières à Matapédia, dans le cadre de la 11e édition des Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie du 15 juillet au 30 septembre 2020.
Tabara Korka Ndiaye a écrit un texte inspiré de cette série, sur l'invitation de VU, centre de diffusion et de production de la photographie.
Sur l'invitation des Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie, Émilie B. Guérette a réalisé une courte capsule vidéo dans laquelle je présente cette série.
* Gàncah bu naat (prononcer "ganthiak bou naat"), le titre de cette série en wolof, langue nationale du Sénégal, a été suggéré par Assane Ndoye, entrepreneur culturel et militant écologiste basé à Rufisque.