L'Âge de boue, 1995
Pendant quelques années, j'ai photographié en couleur toutes sortes d'objets rebuts sur le lieu même où je les trouvais (une décharge sauvage le plus souvent).
Je souhaitais, en photographiant ces choses, leur "redonner vie", alors qu'elles sont ignorées, méprisées pour ce qu'elles sont : de vulgaires déchets.
Sur les traces d'un monde disparu, comme englouti, j'ai exploré un lieu entre terre et eau, les bords du Rhône.
Je ne dénonce pas : ces épaves d'un monde en perdition, si elles génèrent un certain malaise, ont pour moi des attraits fortement poétiques.
En quête d'indices sur quelque chose d'irrémédiablement perdu, j'ai déterré ces vestiges pour qu’ils me révèlent un bout de leur histoire.