MobilisationS, 2012
Printemps 2011, la tendance est au rouge : le peuple tunisien a chassé l’hiver plus tôt que prévu, un 14 janvier.
Printemps 2012, la tendance est toujours au rouge. La société québécoise se réveille à son tour. La vague mobilisatrice a traversé l’océan et ne faiblit pas.
Une saison, le printemps.
Une couleur, le rouge : du drapeau brandi par le peuple tunisien qui se bat pour la démocratie au carré arboré par le mouvement étudiant québécois qui lutte pour le droit à l’éducation et pour une société plus égalitaire.
MobilisationS est un collectif photographique composé de huit femmes, qui s’inscrit dans le projet d’art global participatif Inside Out initié par l’artiste de rue international JR.
En mars 2011, Artocratie en Tunisie ouvrait la marche d’Inside Out, réunissant six photographes tunisiens pour saisir l’appel du changement vécu par le peuple tunisien en 100 portraits, affichés partout dans le pays par les habitants eux-mêmes qui à travers cette action artistique se réappropriaient l’espace public.
De la Tunisie à Montréal : MobilisationS, loin d’être une réplique, est une dédicace à l’audace de ces photographes tunisiens qui ont sillonné leur pays pour remplacer les portraits officiels du président-dictateur déchu par des portraits de citoyens anonymes.
Tout comme les Tunisien.ne.s se sont réappropriés, le temps d’un affichage, les espaces publics de leur pays, l’équipe québécoise de MobilisationS veut redonner de la visibilité aux luttes sociales et citoyennes, souligner leur caractère universel, en "occupant" les murs de Montréal… Avec 99 portraits.
Pourquoi Inside Out à Montréal? Parce que la photographie permet, plus que tout autre médium, de questionner les frontières, les esprits et les identités et d’établir des liens entre tou.te.s les citoyen.ne.s du monde, en les replaçant au cœur de l’espace public.
C’est pourquoi en ce printemps 2012, 99 portraits ont "mobilisé" le boulevard Saint-Laurent, longue artère historique qui traverse l’île de Montréal de nord en sud, colonne vertébrale de la ville, ayant brassé plusieurs vagues d’immigrants et de travailleurs, zone de passage et de transition incontournable, en plus d’être un lieu phare de la scène culturelle montréalaise.